Vous êtes nombreux à vous demander pourquoi Cashiswine ne reprend pas les vins au-delà d’une certaine limite d’âge et plus largement les vins à rotation rapide.
La réponse est simple. La conservation et l’évolution du vin dépend étroitement de l’obturateur utilisé, à savoir le bouchon !
Pour permettre aux consommateurs de déguster des vins sans défauts, le bouchon est un élément qui a une incidence décisive. En contact direct avec le vin, il œuvre à son vieillissement et à son épanouissement pour une dégustation optimale.
À la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1990, les bouchons de liège ont connu une chute importante de qualité. Les dérives ont été nombreuses à cause d’une baisse de rigueur de la part des bouchonniers. Même s’ils ont depuis intensifié leurs contrôles qualité et le sourcing de leur matière première, il reste encore en circulation, un nombre important de bouteilles bouchonnées et de couleuses datant de cette période.
Pour un producteur de vin, la mise en bouteille est un moment décisif. Le choix du type de bouchage se fait en fonction de la qualité des vins commercialisés. Inutile donc pour un producteur d’utiliser des bouchons de qualité donc onéreux pour des vins à rotation rapide ou qui n’ont pas d’aptitude au vieillissement.
Chaque année dans le monde, il se bouche environ 17 milliards de bouteilles dont 60% avec des bouchons en liège. 90% des bouteilles de vin achetées en France sont obstruées par un bouchon en liège considéré par les consommateurs comme un gage de qualité.
La forme du bouchon
Le liège est un matériau possédant de nombreuses qualités techniques. Il est léger, imperméable, compressible, élastique, bon isolant thermique et acoustique, pratiquement imputrescible et très résistant à la friction. Ces nombreuses caractéristiques lui donnent une utilisation de premier choix.
Aujourd’hui, le bouchon de liège peu prendre de nombreuses formes. D’une forme très spécifique avec le bouchon de champagne où sa forme est dû aux contraintes de son bouchonnage, à une forme conique pour les tonneaux de vin à la simple forme cylindrique pour les bouteilles que nous connaissons. Le bouchon de liège s’adapte et est formé au récipient qu’il referme.
La taille du bouchon
La taille normale d’un bouchon est de 24 mm de diamètre (pour rentrer dans un goulot de 18 mm) et sa longueur varie suivant le type de vin. Plus le vin a besoin de vieillir, plus le bouchon sera long (54 mm pour les grands crus de Bordeaux). On trouve sur le marché des bouchons de toutes tailles, allant de 34 à 54 mm. Mais la longueur n’est pas le seul critère.
La qualité du bouchon
Le goût des consommateurs pour le bouchon de liège est très étroitement lié au marketing de la tradition. En effet, si le liège reste la méthode de bouchage la plus pertinente pour les vins de grande garde, il n’est absolument pas nécessaire pour conserver les vins à laisser vieillir moins de 5 ans. Ce qui explique la confusion dans l’esprit des consommateurs.
Un producteur de vin prend en compte plusieurs éléments pour affiner au mieux le type de bouchage : la destination du vin, la durée de conservation et le type de vin.
N’y aurait-il pas une logique financière dans le choix du bouchon ?
Le meilleur bouchon est celui dit « naturel », en liège traditionnel et tuber directement dans les planches de liège à l’aide de machines automatiques ou manuelles entraînant un emporte-pièce rotatif du diamètre désiré.
On distingue trois qualités : supérieure (vin de garde), premier choix (vin de garde moyenne) et deuxième choix (vin à rotation rapide). La différence étant fonction de l’importance des lenticelles à la surface du bouchon. Moins il y a de perforation dans la structure du liège, plus grande est son imperméabilité.
Pour les vins à rotation rapide, où le coût est un élément important, les producteurs de vin utilisent le deuxième choix. Cette catégorie comporte d’importantes lenticelles et des défauts n’assurant pas un bouchage de qualité.
Pour diminuer les coûts, de nouveaux bouchons « à base de liège » ont fait leur apparition. Ce sont des bouchons colmatés ou agglomérés.
Ils ont une apparence qui se rapproche du bouchon de liège, mais consomment moins de la précieuse matière. Moins chers, leur qualité suffit néanmoins au bouchage des vins à rotation rapide.
En allant un peu plus loin dans le bas de gamme, les bouchons synthétiques touchent le fond. S’ils prétendent imiter le bouchon de liège par leur forme, en espérant que le consommateur n’y verra que du feu, ils sont en fait fabriqués à base d’un dérivé de pétrole. Paradoxalement, leur qualité organoleptique est relativement bonne. Ces bouchons assurent une étanchéité totale et donc une absence de déviation des vins qu’ils obturent. Ils sont néanmoins réservés aux vins bas de gamme.
Face à la hausse continue des cours du liège importé et des coûts d’approvisionnement, le choix des producteurs est vite fait ! Le liège pour les grands vins, les bouchons colmatés ou agglomérés pour les vins de qualité moyenne et les bouchons synthétiques pour les autres. Ce serait oublier qu’il existe en fait d’autres alternatives qui présentent d’excellents compromis en termes de qualités organoleptiques, d’esthétique et de prix.